Lorsqu’on est photographe, évidemment ce qui prime c’est le regard que nous portons aux choses, à notre environnement, à notre époque et notre capacité à en saisir des instants précis.

Quand je suis en pleine nature, je vais me laisser gagner par la majesté d’un lieu, les impressions, les couleurs, les odeurs et le son. J’aime ces moments de contemplation où on s’autorise à prendre son temps juste pour profiter de l’instant. Les voyages, qu’ils soient en France ou à l’étranger, sont l’occasion de découvrir de nouveaux lieux, de nouvelles ambiances : la frénésie d’un marché le matin au Vietnam, les couleurs d’or rose du Sahara au soleil couchant, la brume des Pyrénées après la pluie, le calme de la lande bretonne. Tout est émerveillement pour qui sait regarder.

Depuis plusieurs années, j’ai la chance de pouvoir prendre des photos dans des conditions privilégiées à l’Opéra de Massy et lors des stages de musique Accordissimo. Ces temps de répétition sont de vraies séances de travail pour les artistes et j’aime observer le ballet des techniciens, leurs gestes, écouter les consignes du chef d’orchestre, assister aux réglages parfois millimétrés des chorégraphes. Bref, tout ce fourmillement d’avant la représentation publique. C’est passionnant ! C’est aussi l’occasion de réaliser de nombreux portraits.

C’est toujours difficile de photographier une personne sans la trahir. Il y a évidemment ce qu’elle veut bien nous montrer et ce qu’on perçoit d’elle. C’est pourquoi je passe un long moment sur le travail de sélection pour que mes modèles soient contents de voir leurs photos. J’essaie de capter les regards, les sourires, l’éclat qu’ont les gens lorsqu’ils font ce qu’ils aiment.

Ensuite, il y a le côté graphique que j’essaie de retrouver en photo et quoi de mieux que l’architecture pour ça ? J’aime l’élégance d’une courbe d’escalier, la ligne tendue d’un bâtiment moderne, les rythmes d’une façade. Tout est pretexte au jeu graphique.

Et il y a ce que j’appelle les insolites. Ces photos prises sur l’instant car elles s’imposaient à ce moment, au coin d’une rue, dans une cour d’école, au plafond d’une salle de cinéma.

John Stuart Mill a dit une phrase qui me paraît bien correspondre à mon approche : « La photographie est une brève complicité entre la prévoyance et le hasard. »

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